
Comment fonctionne le Congrès américain ?
Le Congrès des États-Unis est la branche législative du gouvernement. Le pouvoir législatif est bicaméral, composé de la Chambre des représentants et du Sénat. Il rédige les propositions de loi ainsi que confirme ou rejette les nominations présidentielles à la tête des agences fédérales, des juges fédéraux et de la Cour suprême.
Comment était composé le Congrès avant les élections de mi-mandat ?
Jusqu’à présent, le Parti démocrate détient le majorité à la Chambre des représentants depuis janvier 2019, suite aux élections de 2018, où il a remporté 235 sièges. Puis, leur majorité a été réduite à 222 sièges lors des élections de 2020. Malgré une répartition 50-50 entre républicains et démocrates au Sénat, la majorité était détenue par les démocrates, car lorsque les sénateurs sont répartis à égalité, le vice-président des États-Unis a une voix au Sénat. De ce fait, Kamala Harris a donné sa voix au parti démocrate.
Cette année, les fonctions fédérales à élire comprenaient l’ensemble des 435 sièges de la Chambre des représentants, les mandats des représentants élus durent 2 ans, et les 35 sièges des sénateurs de classe 3 qui ont été élus pour la dernière fois en 2016. Les sénateurs sont élus pour un mandat de six ans, du 3 janvier 2023 au 3 janvier 2029.
Une élection à l’encontre de la règle ?
Les résultats définitifs des élections de mi-mandat de cette année ne seront pas connus avant des semaines, mais les données sont plus que suffisantes pour affirmer qu’elles ont été très différentes de la normale. Historiquement, le parti du président est presque toujours battu lors des élections de mi-mandat.
Il aura fallu attendre les résultats de l’État du Nevada, ce samedi, pour savoir quel parti aura la majorité au Sénat pour les deux prochaines années. Les démocrates gardent la majorité au Sénat, ils conservent ainsi le pouvoir de faire avancer le programme du président et ses choix de juges et de ministres. Cependant, les républicains sont favoris pour remporter la Chambre des représentants, à ce jour, ils ont 211 des 218 sièges nécessaires pour avoir la majorité à la Chambre des représentants.
En Géorgie, ni le sénateur, ni son adversaire républicain, n’ont obtenu plus de 50% des bulletins de vote. Par conséquent, l’élection d’un des candidats sera décidée lors d’un second tour de scrutin le 6 décembre. Cela pourrait déterminer si les démocrates contrôleront le Sénat avec une véritable majorité. “C’est toujours mieux à 51”, a déclaré M. Biden.
D’une part, ce qui a pu inciter les Américains à voter pour le parti républicain, est que Joe Biden se concentre sur la guerre en Ukraine, peut-être plus que sur son propre pays, alors que les difficultés économiques touchent les citoyens américains. D’autre part, dans quelques États, le droit à l’avortement et les positions antidémocratiques étaient plus importants pour voter pour le parti démocrate.
Les résulats comptent pour l’avenir politique des États-Unis et ce qui passera lors de la prochaine élection présidentielle est déjà en jeu lors de cette élection de mi-mandat.
Une élection aux répercussions transfrontalières
Cette élection de mi-mandat soulève de grandes préoccupations pour la politique étrangère. Quel que soit le résultat final, les implications auront un impact bien au-delà des frontières américaines. L’élection est suivie de près dans les capitales du monde entier. À Moscou, les citoyens se demandent combien de temps encore les États-Unis vont soutenir la guerre de la Russie en Ukraine. À Pékin, les chefs d’État guettent un éventuel durcissement de l’administration américaine à l’égard de la Chine. Et depuis Riyad, les dirigeants veulent voir si l’administration donne suite à ses promesses de faire passer les droits de l’homme avant le prix du pétrole.
Lucas DECORNE