Ecrit par Lucas Décorne,
Relu par Arthur Puybertier.
​
Publié le 28 janvier 2023.
Une invention hors du commun
​
Le 30 novembre 2022, le grand public découvrait la puissance du ChatGPT, un outil disponible gratuitement qui génère des réponses à de courtes requêtes. Le robot conversationnel est capable d’écrire des chansons, des lettres de motivations, ou même de créer des logiciels avec une facilité déconcertante. Il peut restituer le contexte de nombreux textes et les résumer de la même manière qu’un humain.
​
Et ce grâce au fait que l’intelligence a appris d’internet, analysant des milliers de livres numériques, l’intégralité de Wikipédia et près d’un trillion de mots publiés sur les réseaux sociaux et les blogs. Derrière ce système se cachent de nombreuses années de travail au sein des plus grands laboratoires d’IA au monde, notamment OpenAI, qui a été financé à plus d’un milliard de dollars par Microsoft. En décembre, ChatGPT a déjà été sondé par pas moins d’un million d’utilisateurs.
​
Une IA qui incite au changement dans la façon d’éduquer
​
Aux États-Unis, dès la sortie du chatbot, les professeurs ont commencé à réfléchir à une nouvelle manière d’enseigner. Ils doivent restructurer leurs cours et prendre des mesures préventives pour contrer l’utilisation de l’IA. Alors qu’elle n’est sortie que depuis quelques mois, certains professeurs ont déjà remarqué des copies étrangement remarquables dans leurs classes. Celles-ci n’avaient pas été rédigées par leurs étudiants, qui ont en réalité fait appel à ChatGPT pour leurs copies. Les enseignants doivent donc s’orienter vers davantage d’examens oraux, de travaux de groupe et d’évaluations manuscrites plutôt que dactylographiées, à domicile, ou à livre ouvert.
​
Si ChatGPT peut être utilisé pour gagner du temps ou aider au brainstorming de manière efficace, il ne créera cependant jamais un travail égal à celui d’un expert, en particulier pour générer des programmes complexes. Il commet des erreurs en expliquant parfois incorrectement les idées et en citant mal les sources, car les informations sur Internet ne sont pas toujours fiables et la technologie n’est pas capable de discerner le vrai du faux.
​
Un autre problème se pose au niveau éthique et juridique
​
Le contenu fourni par ChatGPT pourrait enfreindre les droits de propriété intellectuelle en s’inspirant fortement d’écrits et d’images existants. Une incertitude juridique demeure également concernant la protection des données personnelles, potentiellement récupérables par OpenAI. Une nouvelle législation sur les systèmes d’IA devrait être adoptée en 2023. L’objectif serait de faire en sorte que les systèmes d’IA mis sur le marché européen soient soumis à des lois strictes pour limiter son utilisation, car sans base légale et sans conception éthique, ils ne peuvent que conduire à des dérives.
Alors que GPT-3 a été rendu public en novembre, OpenAI devrait prochainement dévoiler une version GPT-4, encore meilleure pour générer du texte que les systèmes précédents.
​
​
​
Lucas Décorne